Une installation lumineuse d’art contemporain créée par le plasticien BAP, pour La Vitrine.
Collectage et assemblages de verreries et luminaires datés entre les années 50 et 80
Visible de l’extérieur, pendant la période hivernale.
En s’adressant aux lieux et à la mémoire comme possibilités de création artistique, l’artiste choisit une manière de faire remonter nos souvenirs et travailler notre imaginaire.
Entre absence et présence, le vrai et le faux, le roman et la fiction, travaillant l’entre-deux,
ses installations s’adressent d’abord à notre intime.
Avec LE BANQUET, c’est toute une mémoire de nos intérieurs et de plusieurs générations
qui se trouvent rassemblés.
« Il me semblait intéressant de voir à quel point ces objets rejetés en masse de nos habitats dans un monde qui change très vite de mode, pouvaient trouver un intérêt à être rassemblés et assemblés, pour donner à raconter une histoire.
Ces verreries, je les trouve pleines de splendeur.
Et puis, au travers de la mémoire de ces objets, j’aimais beaucoup l’idée que ce qui avait été décroché du dessus de nos têtes puisse être invité à prendre place autour d’une table une dernière fois.
Une table aussi longue qu’un repas dominical.
Ici se trouvent réunis des luminaires qui occupaient différents espaces de la maison, mais qui de leur qualité de la plus modeste à la plus bourgeoise, réunissent aussi plusieurs conditions sociales, et plusieurs époques.
Une sorte de petite société silencieuse et pleine de souvenirs.
On se rappellera peut-être au travers eux des anciens, des parents, des frères et sœurs, des cousins, des amis…tout cela parce qu’un jour en levant les yeux pour échapper au repas devenant trop ennuyeux, trop compliqué, on avait regardé fatalement vers le plafond et fixé quelques secondes ces points lumineux comme un échappatoire ».
BAP – novembre 2024
« Le vrai ou le faux, le réel ou l’imaginaire, la lumière ou l’ombre, la mémoire ou l’oubli,
l’autobiographie ou le roman… BAP organise son œuvre autour de simulacres.
Fondée sur le jeu sa création artistique se distingue des pratiques habituelles.
Chacun des motifs et propos de son œuvre déploie aussi bien une dimension fictive que réelle… Ses nombreuses et différentes techniques d’expression et de représentation implique d’emblée un rapport participatif avec le spectateur.
Plasticien subtil, il utilise toute source de création possible comme avec le principe des ombres chinoises, suggérant de nombreuses évocations issues de toutes les cultures et mythologies : la caverne platonicienne, le récit des origines de la peinture par le tracé des contours d’une ombre, la danse macabre des mystères du moyen-âge, jusqu’à l’impression photographique….
Cette ouverture au sens n’entame pas la dimension onirique et ludique de ce théâtre qui, en fonction des lieux, des supports, s’anime selon la configuration à chaque fois renouvelée.
C’est une création sensible, où l’apparente fragilité côtoie la force de l’audace, la présence se double toujours de l’absence, l’apparition de la disparition, la masse de la légèreté, la première lecture de l’œuvre d’une seconde, la narration de la poésie, comme une manière de toujours offrir un possible entre-deux.
C’est une œuvre joyeuse qui vous arrête un instant au bord du chemin.«
Claude MARTEL