En dialogue avec l’exposition de Laurent Goldring et autour de l’une de ses photographies, le Frac présente des œuvres de sa collection au sein d’une exposition intitulée Corps insensés.
Dans son installation intitulée There wasn’t much room in the pool for individual expression, David Mach esquisse des corps inertes et flottants dans un espace aquatique indéfinissable.
Marina De Caro propose quant à elle des photographies et une œuvre textile évoquant des corps mêlés ou en voie de métamorphose, auxquels répondent ceux imaginés par Sylvie Selig, hybrides et chimériques, comme autant de protagonistes d’un conte cruel.
Dans leur prolongement, Mathieu Kleyebe Abonnenc filme les contorsions d’une danseuse devenue femme-araignée pour évoquer celles des esclaves entravés au fonds des navires négriers, tandis qu’Émilie Pitoiset s’empare d’images réalisées lors de concours de danse aux États-Unis lors de la grande dépression des années 1930, lesquels ont inspiré le livre d’Horace
McCoy et le film éponyme On achève bien les chevaux.
Avec Manon de Boer et Latifa Laâbissi, le corps accède à la transe, celle de la sorcière. Persona est un film réalisé par Manon de Boer sur la performance Écran somnambule (2012) de Latifa Laâbissi basée sur un court enregistrement de Hexentanz (1926), un solo de danse créé par la danseuse et chorégraphe expressionniste allemande Mary Wigman (1886-1973).
Les photographies d’Agnès Geoffray, issues d’autres archives, participent enfin d’un ensemble intitulé Les chutes autour de l’hydracropsychisme (un état morbide poussant de façon irrésistible un individu à se jeter dans les eaux) et de la notion de « suspens catastrophique ».
Des corps insensés, mais néanmoins poétiques, comme manifestation de l’étrangeté, de l’hybridité, de la désorientation spatio-temporelle, voire de la folie. Mais aussi des corps politiques
en prise aux problématiques d’oppression et de domination.
Sylvie Zavatta
Agnès Geoffray, Les chutes, 2020, Collection Frac Franche-Comté
© Adagp, Paris 2025.