La collecte et le prélèvement sont à l’origine de ma démarche. Du souvenir perdu à l’objet abandonné au coin d’une rue, du déchet industriel au condiment que l’on trouve dans sa cuisine, en passant par la flaque d’eau stagnante, je m’intéresse aux restes matériels et immatériels que nous produisons. Les objets et fragments de matériaux que je récupère ou que l’on me confie constituent la base matérielle avec laquelle j’imagine sculptures, installations et reliefs muraux.

L’intime et l’anonyme, tout comme le naturel et l’artificiel, s’entremêlent sans hiérarchie. J’accorde la même attention à toutes ces formes que j’assemble, transforme et détourne de leur histoire. Ces formes qui parfois n’existent que par la trace, l’empreinte qu’elles laissent dans le plâtre ou dans l’argile.

Entre l’informe et le métamorphe, je cherche à créer des mondes incarnant de nouveaux imaginaires en explorant des catégories troubles s’affranchissant des taxinomies habituelles. Je m’inspire notamment des stratégies d’adaptation du monde vivant (mimétisme, camouflage, métamorphose…) ainsi que des espaces où la présence humaine se fait rare pour penser des paysages organico-artificiels peuplés de sculptures-créatures, d’êtres en constante mutation, des entités-objets aux statuts flous, des espaces de flottement, aux temporalités indéterminées.
Des univers fictionnels sans contraintes où plus rien n'est figé.