Christelle Fillod perçoit le monde par la prédominance de son ressenti. Elle est particulièrement à l’écoute de la façon dont les espaces s’articulent entre eux, dont les flux et circulations se font au sein de ces espaces.
La matérialisation de la lumière joue un rôle important dans la manière de révéler cette perception fine des dimensions et énergies sensibles des lieux.
Son travail artistique se situe aux croisements de l’émergence et de l’expérience de phénomènes de perception : Quelle est notre capacité physique et sensible à percevoir, avant toute interprétation et conceptualisation? comment une réalité spécifique se rend-t-elle perceptible, comment voyager par-delà de différents niveaux sensibles, comment percevoir au-delà d’une culture prédéterminée, comment déplacer le point d’assemblage, comment agrandir un territoire sensible de l’intérieur.

“Il y a une constance dans mon travail qui est de toujours vouloir donner la primeur à l’expérience de la perception de ce qui nous entoure. Dans son appréhension en tant que phénomène, dans notre capacité physique et sensible à le recevoir, avant toute interprétation et transformation en concept d’appréhension.
Je ne peux pas changer ce qui est, mais je peux changer ma relation à ce qui est. Prendre le temps de rentrer dans ce champ de perception, de l’explorer et de le partager.
La lumière se matérialise lorsque dans son mouvement, elle rencontre un objet. Ce qui est intéressant pour moi, ce n’est pas la lumière qui fait apparaître la tasse, mais le jeu de reflet sur son rebord.”

Christelle Fillod poursuit une réflexion sur  la lumière et la perception visuelle depuis une vingtaine d'années.